Mettre en adéquation des parents et un enfant
L’adoption (tout savoir des aspects formels de l’adoption dans la rubrique la famille face à l’adoption) est un parcours où le désir d’être parent passe par différentes décisions : la commission d’agrément, le conseil de famille. Les futurs parents, différemment d’un couple ou d’une personne seule devenant parent biologique, doivent en amont analyser et livrer les raisons de leur désir d’enfant avec des professionnels des services sociaux.

Cheffe de service de l’Adoption et de l’Administration Ad’hoc au Conseil départemental de Vendée
Pouvez-vous nous résumer les étapes d’une adoption ?
« Pour le ou les candidats à l’adoption, la première étape est la participation à une réunion d’information où nous allons leur présenter tous les aspects de l’adoption en France et à l’étranger, les informer sur les étapes de la procédure et la constitution du dossier de demande d’agrément. C’est une démarche réglementaire et obligatoire dans le processus d’adoption. Ensuite, le ou les candidats à l’adoption, vont constituer un dossier administratif et avoir une série d’entretiens (4 dont un à domicile) avec les professionnels du Département sur une période de 9 mois L’adoption n’est pas une réponse à l’infertilité, l’enfant adopté n’est pas le deuil de l’enfant biologique. Ces entretiens permettent d’évaluer les compétences du ou des candidats pour répondre et prendre en compte tous les besoins physiques et psycho-affectifs d’un enfant qui a été éprouvé par la vie. L’envie de l’aimer ne suffit pas. Ce travail des professionnels (assistance sociale, éducateur, psychologue) conduit avec le ou les candidats à l’adoption permet d’évaluer le projet d’adoption et voir s’il répond ou non aux besoins d’un enfant adopté. Cette évaluation permet de voir si le ou les candidats à l’adoption sont en phase avec la réalité ou dans une démarche trop idéalisée. A l’issue de cette phase, l’agrément est délivré ou pas par le Président du Conseil Département sur avis conforme de la commission d’adoption (code de l’action sociale et de la famille). Si l’agrément est accordé, il est attribué pour une durée de 5 ans et est assorti d’une notice qui décrit le projet du foyer.

Suite à l’obtention de l’agrément, comment se passe la décision d’attribution d’un enfant ? Comment se passe la mise en relation ?
Une fois l’agrément obtenu, le ou les candidats à l’adoption peuvent solliciter tous les départements de France, ou prendre contact avec l’agence française de l’adoption (AFA), ou avec des organismes autorisés à l’adoption (OAA). 
L’attribution d’un enfant confié à un foyer n’est pas un acte anodin Il est le fruit d’une réflexion pluri-disciplinaire basée les besoins de l’enfant. Lorsque les candidats à l’adoption postulent, il n’y a pas de liste avec un ordre d’arrivée. Il s’agit avant tout de mettre en adéquation les besoins de l’enfant  avec les projets des candidats à l’adoption. Les adoptions concernant les enfants admis à la qualité de pupille sont décidées par le Conseil de famille qui se réunit tous les mois. 
Le Conseil de famille est l’instance qui définit le projet de vie de l’enfant, établit le profil du futur foyer adoptif si une adoption répond aux besoins de l’enfant, procède au choix du foyer adoptif et autorise mise en relation de l’enfant avec un ou des parents. Une fois la décision du Conseil de famille prise, le ou les parents sont reçus par le service de l’Adoption et de l’Administration afin de lui ou leur formuler cette proposition d’adoption. Les informations connues sont exprimées au(x) futur(s)parent(s). Ce(s) dernier(s) dispose(nt) alors d’un délai de réflexion d’environ 48h. Si le foyer accepte la proposition, le(s) futur(s) parent(s) rencontre(nt) les professionnels en lien avec l’enfant afin d’évoquer son histoire, ses habitudes…s’en suit alors la période dite d’apparentement qui se déroule sur une durée de 10 jours pour un bébé et de 3 semaines pour un enfant plus grand ( âgé de 3 ans et plus). La mise en relation est vraiment du cousu main.
A l’issue de l’arrivée de l’enfant dans son foyer adoptif, les services sociaux restent en contact avec la famille jusqu’au prononcé de l’adoption et peuvent être sollicités après si le(s) parent(s) le souhaite(nt) pour un accompagnement éducatif ponctuel.

Quelles sont les principales raisons des refus d’agrément ?
Souvent l’adoption est trop idéalisée, le ou les candidats à l’adoption ne mesure(nt)pas les enjeux de la parentalité adoptive et les besoins particuliers des enfants éprouvés par leur histoire de vie. Les enfants présentent souvent des troubles de l’attachement qui vont se manifester dans son comportement. Les enfants testent souvent le lien de manière exacerbée pour voir si ses ou son parent(s) adoptif(s) est - sont capables de l’aimer de manière inconditionnelle. Il faut que les futurs parents soient préparés. Pour les y aider, nous organisons des ateliers dédiés à la parentalité adoptive.

A qui s’adresser pour connaître ses origines ?
C’est aussi notre service qui peut répondre à certaines demandes. Si vous êtes pupille de l’État ou adopté à l’étranger et que vous souhaitez accéder à vos origines, vous pouvez prendre contact avec le service du conseil départemental ou saisir le Conseil National pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP).  

Qui recueillent les enfants dans le secret ?
Le recueil des enfants nés dans le secret est assuré par le service. Il s’agit d’un moment important au cours duquel le service est en lien avec la mère ou les parents de naissance de l’enfant. Ce ou ces moments de rencontre sont essentiels car ils permettent, dans le respect de la décision de la mère ou des parents de naissance, de récolter plusieurs informations qui seront précieuses si l’enfant décide un jour de faire des recherches sur ses origines. 
A cet effet, la mère ou les parents de naissance peuvent donner ou non leur identité, renseigner la situation conduisant à la remise de l’enfant en vue d’adoption…les éléments communiqués sont recueillis dans le cadre d’un procès-verbal de remise de l’enfant. 
La mère de naissance a aussi la possibilité de laisser son identité dans le cadre d’un pli fermé. Ce dernier ne pourra être ouvert que par le Conseil National d’Accès aux Origines Personnels si l’enfant en fait la demande.